En chantier - Eté 2011 - L'histoire d'une pile de pont

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas pris le temps de vous faire un article sur mon chantier. (celui de Pertuis, je vous présenterai peut être celui de Lyon où j'ai fais un remplacement plus tard)
J'ai tout un été à rattraper, et il s'en est passé des choses, car ma mission sur le pont est presque terminée.

Au tout début souvenez vous il n'y avait rien, juste un ancien pont


Nous sommes venus faire des pistes, à côté et dans la rivière pour arriver aux endroits où nous allions mettre les piles du pont






Puis toutes les grues que vous voyez sur la prochaine photo ont débarqué, pour faire les fondations


Je vais vous retracer l'histoire de la fabrication d'une pile de pont. Sur le chantier nous avions 3 piles, chacune est passée par ces étapes, nous avons commencé en décalé, ce qui fait qu'aucune des piles à un instant T n'avait le même avancement, mais les 3 postes marchaient étaient en construction en même temps.

Il faut donc commencer par réaliser les fondations : des pieux. Ce sont de gros cylindres en béton armé, d'1m20 de diamètre coulé dans la terre, parfois jusqu'à 9-10m de profondeur. Il y en a 10 sous chaque pile (la profondeur et le nombre varie d'un chantier à l'autre selon la taille du pont, de la pile, et la nature du terrain entre autre)


Voici les cages d'armatures (oui le armé de béton armé c'est de la ferraille) mis en place dans les pieux.

Après les fondations, il faut réaliser les batardeaux (on peut aussi les faire avant selon la configuration du chantier) .
Les batardeaux sont des enceintes en palplanches (profilés métalliques "fins").
Ils servent à créer une enceinte étanche (oui on est quand même au milieu de la rivière) et à retenir la terre autour de la pile.

Les profilés avant qu'ils n'entrent dans le sol

Le vibrofonceur qui les enfonce (c'est bien des mecs qui ont inventé les termes)
Vous noterez que le petit machin avec le casque orange, qui à l'air d'expliquer un truc, ben c'est moi !


Une fois l'enceinte terminée,

On retire la terre à l'intérieur

Ce qui fait que cela se remplit d'eau (je ne vous ferais pas un cours sur les vases communiquants)


On bloque le fond de l'enceinte avec du béton (ici entre 2m et 50 cm selon les appuis pour pas que l'enceinte se "replie" par le bas quand on retirera l'eau)

Notez qu'on est beaucoup à regarder mais qu'on ne travaille pas trop :D
Puis on pompe l'eau (une fois vide, la pompe reste en marche H24 pour empècher le niveau d'eau de remonter au fond)

Il faut à présent nettoyer le fond (et couper tout les "piliers" de béton apparent, qui sont en fait le haut des pieux (mais si les fondations, vous savez...)





Pour illustrer la superposition de tâche dont je parlais, sur cette photo, devant le premier appui est à l'étape batardeau vide/nettoyage, le second (la 1ère grue jaune) à la réalisation de l'enceinte, et tout au fond, vers la 2ème grue jaune, on vient de finir les fondations


Une fois que c'est tout propre (enfin tout est relatif, c'est quand même un chantier) on vient réaliser les armatures des semelles (pavé de béton armé (de 1m50 de haut) qui recouvre (et "relie" les pieux entre eux, et qui va supporter la pile du pont)


On place déjà dans la semelle des attentes qui viendront après lier la pile à sa semelle.

Et puis béton...


Puis vient la réalisation de la pile (la partie qu'on va voir à la fin)
Il faut pour ca :
Des coffrages (le moule)


Dans lequel vient la ferraille


Et puis, on ferme (le "moule")



Pour que vienne le moment que nous attendons tous : LE BETONNAGE

Fait sur ce chantier de nuit (le premier appui a été démarré à 2h du matin, les autres vers 23h, pour quelques 8-9h de bétonnage !)


Le jour se lèèèèèèèèèèèèève...

Eux, ils booooooossssssent...

Maintenant reste plus qu'à enlever les coffrages...Et à admirer notre travail...



Les 3 piles (identiques à celle que vous voyez) ont été réalisées entre les mois de juin et septembre. Ce qui était un délai très serré, donné par des contraintes environnementales (faudrait pas embêter les petits poissons pendant qu'ils essaient de se reproduire)

Ils nous restent les 2 appuis d'extrémités, et le "charpentier" viendra mettre en place le tablier du pont...Mais je ne serai plus sur le chantier pour vous faire des photos...

Bon certainement qu'il y aura encore un reportage avant que je quitte le chantier (fin octobre) pour vous montrer le résultat final.

J'espère que ça vous a plu et que vous avez compris...Bien sûr si c'est demandé gentillement je réponds aux questions, je peux même faire visiter si vous êtes dans le coin (parfois je prend aussi en stage :D)

6 commentaires:

  1. Idée: pourquoi pas "la construction d'un pont pour les nuls!!!!

    Chapeau bas Miss..

    Et merci pour ces fotos de nuit!! ca confirme qu on a bien des boulots similaires.. Bisoulloux

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  2. Ça risque d'être un peu long de faire l'histoire d'un pont pour les nuls.
    Et puis il faudrait être tout le temps sur le chantier ce qui n'est pas le cas là.

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  3. Super intéressant ce reportage ! ça fait un paquet de ferrailles quand même ;-)
    Et je confirme tu fais bien "petit machin au casque orange" à côté de ces immenses trucs LOL

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  4. Sympa les photos !
    N'empêche que ça me rappelle en grandeur nature comment on en a chié sur l'étude technique à l'école ^.^

    Dis moi, les manchons vers sur ta cage d'armature des pieux, ils servent à les protéger pour le transport ou la mise en place ? Ils sont retirés quand, du coup ?

    Bisoux

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    1. Je pense que ça sert au démoulage du bout de pilier à enlever avant le coulage du béton de propreté

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  5. Génial cet article !! Je trouve ça super intéressant. Je vais d'ailleurs me le relire parce que je n'ai pas tout tout pigé. Casque bas cousine ;-)

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